L'Assemblée a adopté la loi par une faible majorité. 305 députés ont voté pour, tandis que 199 ont voté contre.

La proposition a divisé les membres des différents partis. La France insoumise (LFI) et les Verts ont soutenu l'initiative à la quasi-unanimité. Chez les socialistes, 66 députés ont voté pour, 4 contre et 2 se sont abstenus. Sept députés des Républicains (droite) ont également soutenu la loi.

Dans une publication sur la plateforme X, le président Macron a souligné que « le vote par l'Assemblée nationale des lois concernant le développement des soins palliatifs et de l'aide à mourir est une étape importante ».

« Dans le respect des sensibilités, des doutes et des espoirs, s'ouvre peu à peu un chemin de fraternité que j'ai souhaité. Avec dignité et humanité », a-t-il ajouté.

Une vague de réactions publiques

Après le vote des députés, une tempête a éclaté dans l'opinion publique française.

Claire Thoury , représentante du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a qualifié cette mesure d’« étape historique pour la démocratie ».

L’ Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a déclaré que bientôt, la fin d’une vie humaine surviendrait « sans souffrances insouciantes ni agonie inutile ».

L’ Association française pour les soins palliatifs (SFAP) a toutefois soutenu que la loi « modifiera fondamentalement la mission des soignants auprès des malades en phase terminale ».

Les représentants de la Conférence des évêques de France , dans une lettre adressée aux législateurs, ont déclaré que le projet de loi constitue un « crime contre la dignité, un crime contre la fraternité, un crime contre la vie ».

La Conférence des responsables religieux de France (CRCF) , qui regroupe des représentants de différents cultes, a souligné que l'amendement proposé constitue un « grave abus » de la loi.

Sous couvert de compassion et de contrôle, ce texte opère un changement radical : il introduit dans la loi la possibilité d’administrer la mort – par le suicide assisté ou l’euthanasie –, bouleversant ainsi profondément les fondements de l’éthique médicale et sociale. Il ne s’agit pas d’un progrès, mais d’une régression éthique, sociale et médicale. C’est un choix d’humanité plutôt que d’abandon, de relation plutôt que de solitude, de soin plutôt que de résignation.

Que dit la loi ?

Si l'initiative est approuvée par le Sénat à l'automne, la France rejoindra dès 2026 les rangs des pays européens ayant légalisé l'aide médicale à mourir, entendue comme la fourniture à une personne en phase terminale d'une substance entraînant la mort.

Le projet de loi autorise également, sous certaines conditions, l’euthanasie, c’est-à-dire que la substance peut être administrée par un médecin.

Dans les deux cas, cela s’applique aux patients souffrant de maladies incurables et avancées provoquant des douleurs persistantes qui ne peuvent être soulagées.

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