L'AfD veut changer de cap
L'extrême droite allemande, portée par l'AfD, semble vouloir changer d'image après sa deuxième place aux élections fédérales de février 2025. L'Alternative für Deutschland (AfD) s'est retrouvée dans une situation dystopique : toute-puissante, mais exclue du pouvoir en raison du Brandmauer d'après-guerre, barrière informelle à la coopération entre les autres partis et l'extrême droite. L'AfD, bien sûr, n'a pas réagi par un réexamen idéologique, mais a conservé son essence « pure » (sic) et a poursuivi une stratégie d'embellissement. Selon le New York Times , le parti a adopté un nouveau code de conduite pour ses députés, prévoyant des amendes et des sanctions pour « rhétorique extrême », non pas pour renier ses positions, mais pour les dissimuler au public, maintenant que tout le monde connaît ses positions, leur toxicité dissimulée sous une politesse parlementaire.
Beatrix von Storch (responsable politique de l'AfD et vice-présidente de son groupe parlementaire au Bundestag), instigatrice et architecte de cette nouvelle tactique, a présenté un plan de contre-attaque politique rappelant la politique de Trump visant à raffiner les idéaux autoritaires, non seulement par un affaiblissement de l'AfD, mais aussi par une polarisation simultanée du système. Bien entendu, un tel plan vise à se créer un ennemi, la gauche radicale incarnée par Die Linke, non seulement pour influencer l'opinion publique dans ce bras de fer, mais aussi pour attirer les conservateurs chrétiens-démocrates de Merz à la table des discussions sur d'éventuelles collaborations et la formation d'un front. Après tout, l'AfD ne cache pas son inspiration, ses visites officielles aux événements de MAGA (une force politique nationaliste et nativiste de ligne dure aux États-Unis, née de la campagne de Donald Trump en 2016 et alimentée par le slogan « Make America Great Again »), ses mèmes rhétoriques sur les « fous de gauche radicaux » et les « idéologies woke », qui font partie de son langage quotidien.