Le document présenté par Merz rassemble les questions les plus urgentes à traiter, sur lesquelles les partis de la coalition au pouvoir – les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates – se sont mis d'accord dans leur accord de coalition. Le « Plan d'action immédiate » ( Sofortprogramm en allemand) est divisé en trois sections et comprend plus de 60 points.

Renforcer l'économie

« Nous réduisons les coûts de l’énergie, réduisons les impôts pour les ménages et les entreprises et éliminons les barrières bureaucratiques inutiles », indique le programme.

Les mesures prévues comprennent une réduction de la taxe sur l'électricité, une baisse de la TVA sur les repas dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, des incitations fiscales pour les véhicules électriques et une plus grande flexibilité dans la réglementation du temps de travail. Ces changements visent à relancer l'économie après deux années de stagnation.

Malgré les précédentes informations faisant état d'une opposition de la part de certains Länder, notamment concernant le projet d'augmentation de l'indemnité de déplacement, le chancelier Merz et le chef de file de la CSU, Markus Söder, ont assuré compter sur le soutien du Bundesrat. Certains gouvernements régionaux s'inquiètent de pertes de recettes fiscales de plusieurs milliards d'euros.

Après une période de stagnation économique, le gouvernement allemand prévoit une série de réformes pour stimuler la croissance : baisses d'impôts, soutien à la mobilité électrique, énergie moins chère et simplification des formalités administratives. Bien que certains Länder craignent une perte de recettes, le gouvernement fédéral compte sur leur soutien à terme.

« Le renforcement de l'économie sera l'une des principales priorités du gouvernement dans les mois à venir », a annoncé le ministre des Finances et président du SPD, Lars Klingbeil, après une réunion du comité de coalition.

Politique sociale

Afin de renforcer la cohésion sociale, le gouvernement prévoit une série d'initiatives. Parmi celles-ci figurent des mesures visant à encourager la conclusion de davantage de conventions collectives dans le secteur économique, l'extension des plafonds d'augmentation des loyers ( Mietpreisbremse ) et la création d'une commission chargée de réexaminer la réforme de la loi électorale du Bundestag.

Il est également prévu de « lancer une vaste réforme des retraites », qui comportera plusieurs volets. Selon le chef de file de la CSU, Markus Söder, la coalition entend présenter ses propositions dans le cadre d'un vaste programme de retraites.

Ce paquet comprendra, entre autres, la garantie que les pensions resteront à au moins 48 % du salaire moyen, une extension de la « pension des mères », un allègement fiscal pour les personnes qui continuent à travailler après avoir atteint l'âge de la retraite et l'introduction d'une « pension anticipée » comme programme d'épargne pour les enfants.

Markus Söder n'a pas précisé quand l'ensemble du paquet devrait être adopté.

Développement de l'État

Les partis de la coalition reconnaissent que le processus d'investissement en Allemagne doit être simplifié, accéléré et plus transparent. À cette fin, des modifications législatives relatives à l'urbanisme, à la construction, à la protection de l'environnement, aux marchés publics et aux procédures administratives sont prévues d'ici l'été.

Les réformes devraient couvrir un large éventail de domaines, allant des achats pour la Bundeswehr au développement des sources d’énergie renouvelables, en passant par la simplification des procédures notariales et de nouvelles réglementations sur la fertilisation agricole.

Dans le cadre des initiatives d'investissement, la coalition a annoncé un projet de loi visant à créer un fonds spécial de 500 milliards d'euros, financé par de nouveaux emprunts, destiné aux infrastructures et à la neutralité climatique. Selon des informations antérieures du ministère des Finances, le projet de loi devrait être présenté le 25 juin, en même temps que le projet de budget 2025.

Parallèlement, une loi sera dévoilée pour réglementer une contribution de 100 milliards d’euros des États fédéraux, ainsi qu’un « stimulant d’investissement » permettant des amortissements de 30 % pour les investissements dans des équipements tels que des machines, des appareils et des véhicules au cours des années 2025-2027.

En outre, il est prévu de réduire progressivement le taux de l'impôt sur les sociétés (IS) d'un point de pourcentage par an à compter de 2028, pour atteindre une réduction totale de cinq points. « Tout cela sera regroupé dans une seule loi », a annoncé le chancelier.

L'Allemagne moderne

Dans le document commun, la CDU, la CSU et le SPD ont annoncé une série d'initiatives, couvrant à la fois la politique migratoire et l'amélioration du fonctionnement de l'administration publique grâce à la numérisation.

Parmi les changements prévus figurent des mesures plus efficaces pour lutter contre le travail illégal, des pouvoirs d'enquête élargis pour la police et des procédures simplifiées pour l'abattage des loups afin de protéger le bétail comme les moutons.

« Désormais, tout se fera étape par étape », a assuré le chancelier Merz après la première réunion du comité de coalition. Il a promis que certaines réformes seraient mises en œuvre dès l'été 2025.

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