L'affaire a dépassé les frontières du Royaume-Uni lorsque Donald Trump a menacé l'organisation britannique d'un procès d'un milliard de dollars. Son équipe juridique a adressé une lettre exigeant trois choses : le retrait intégral du documentaire, des excuses publiques et une « indemnisation appropriée » pour la diffamation présumée. La lettre fixait un ultimatum au 14 novembre, faute de quoi le président « serait contraint d'exercer tous ses droits légaux ».
La BBC a confirmé avoir reçu la lettre et qu'elle y répondrait en temps voulu. De son côté, M. Shah, dans une lettre adressée à la Chambre des communes, a indiqué que le comité d'éthique avait déjà examiné la question à deux reprises en 2024 et que le montage des images « donnait effectivement l'impression d'inciter directement à la violence ». Parallèlement, il a défendu l'intégrité générale de la BBC, rejetant l'accusation de partialité systématique.
Nigel Farage, chef du parti Reform UK et ami de Trump, a accusé la BBC d'« ingérence dans les élections » et d'« être institutionnellement partiale depuis des décennies ». Il a révélé avoir parlé au téléphone avec Trump, qui lui aurait dit : « Est-ce ainsi que vous traitez votre meilleur allié ? » L'ancien président de la BBC, Samir Shah, a soutenu que la fuite de la note de Prescott avait été exploitée par les « ennemis politiques de la BBC » dans le cadre d'une campagne plus vaste visant à délégitimer l'organisation.
Le gouvernement de Keir Starmer, adoptant une position plus mesurée et politiquement mature, a rappelé au public, par la voix de son porte-parole à Downing Street, que « la BBC joue un rôle essentiel à l'ère de la désinformation » et que « la Grande-Bretagne a besoin d'un service public audiovisuel fort et indépendant ». Cependant, la crise de crédibilité semble inévitable, la ministre des Finances, Rachel Reeves, ayant admis que « la BBC n'a pas été à la hauteur de ses exigences », tout en se disant « pleinement confiante quant à son redressement ».