La lumière nous a apporté la sécurité, mais elle éloigne aussi les animaux et les humains de l'obscurité de la nuit. La pollution lumineuse menace les cycles naturels, détruit les écosystèmes et chasse les étoiles de notre ciel. Le changement est possible si nous commençons à briller de manière responsable.
L'environnement est actuellement confronté à divers types de pollution, dont l'une, paradoxalement moins visible, est la pollution lumineuse. Celle-ci est causée par l'utilisation d'une lumière artificielle de forte intensité, souvent plus intense que nécessaire, ou par l'utilisation de couleurs lumineuses nocives, comme la lumière émettant de courtes longueurs d'onde optiques (lumière bleue).
Cependant, cela se produit également lorsque la lumière est dirigée de manière inappropriée, par exemple vers le ciel, la campagne ou les fenêtres. L'ajustement de l'éclairage joue également un rôle important, là où il est nécessaire, et inversement, la nécessité de le limiter là où il est superflu. Prenons l'exemple d'un éclairage sphérique, où seule une petite partie est utilisée et le reste représente un gaspillage d'énergie, ou encore l'éclairage de panneaux publicitaires par le bas avec un chevauchement vers le ciel.
Lumière jaune ou bleue : plus qu'une simple couleur
Toutes les sources lumineuses ne polluent pas le ciel de la même manière. La différence réside principalement dans le spectre de couleurs qu'elles émettent. Il a été constaté que les plus respectueuses de l'environnement sont les lampes à vapeur de sodium basse pression, qui émettent une lumière jaune-orangé. Viennent ensuite les lampes à vapeur de sodium haute pression, légèrement plus blanches, mais néanmoins relativement respectueuses de l'environnement. À l'opposé du spectre se trouvent les sources à forte proportion de lumière bleue, principalement les LED blanches. Bien que celles-ci soient économes en énergie, elles émettent une lumière dans la gamme bleue, ce qui a un impact nettement plus important sur l'environnement nocturne.
La lumière bleue froide affecte la vie des humains et des animaux. Source : freepik.com
Les villes modernes adoptent de plus en plus l'éclairage LED, qui diffuse une lumière bleutée et froide. Bratislava , la capitale slovaque, en est un exemple. La ville promet de réduire le taux de panne et la consommation énergétique de son éclairage depuis ce changement. Cependant, la différence entre l'éclairage LED et les anciennes lampes au sodium, qui diffusent une teinte jaune caractéristique, ne réside pas seulement dans l'apparence, mais aussi dans l'impact sur l'environnement et les personnes.
Examinons les impacts négatifs
Une forte lumière artificielle affecte les plantes et les animaux et perturbe également notre biorythme. On peut observer des « dômes lumineux » à proximité des grandes villes et ils atteignent souvent des zones naturellement sombres, comme certaines zones naturelles protégées. Un autre problème est la perturbation de notre rythme circadien , un cycle de 24 heures qui affecte le cycle veille-sommeil, la température corporelle, les niveaux d'hormones, la tension artérielle et la digestion. C'est l'introduction de la lumière artificielle et le manque d'obscurité qui entraînent sa perturbation et altèrent le cycle du sommeil.
La lumière artificielle a également des effets négatifs sur les animaux et les plantes, modifiant leurs écosystèmes. Les scientifiques ont recensé plusieurs cas de décès d'oiseaux migrateurs dans des environnements fortement éclairés, ou de décès de nouveau-nés après avoir été désorientés par la lumière sur la plage. L'absence d'obscurité nocturne pose également des problèmes aux animaux principalement actifs la nuit.
Les lumières des grandes villes atteignent également l'environnement naturellement sombre. Source : freepik.com
Les scientifiques soulignent également que plus de 75 % des insectes sont morts au cours des 27 dernières années. Un autre problème est la lumière artificielle nocturne, qui perturbe leur écosystème. Les insectes ne peuvent pas se reproduire ou sont des proies faciles pour les prédateurs. Les plantes, quant à elles, dépendent de la durée du jour, et sa perturbation par l'éclairage nocturne peut entraîner, par exemple, une chute tardive des feuilles ou une croissance précoce des plantes au printemps.
Nous devons briller sur le chemin, pas sur les étoiles.
L'une des principales recommandations des scientifiques concernant l'éclairage nocturne et la protection de cet environnement est de n'éclairer que là où c'est nécessaire et seulement dans la mesure nécessaire. Il est conseillé d'utiliser des sources lumineuses économes en énergie, telles que les lampes à vapeur de sodium basse pression, qui diffusent une lumière orange intense. Il convient également de veiller à l'éclairage des bâtiments ou des publicités, qui doit être dirigé de haut en bas. Il est essentiel d'éviter que le faisceau lumineux du réflecteur ne dépasse le contour du bâtiment.
La campagne mondiale « Une Heure pour la Terre » vise également à sensibiliser à la pollution lumineuse. L'opération a lieu chaque année le dernier samedi de mars, où toutes les lumières sont éteintes pendant une heure. « Éteindre les lumières est symbolique et exprime notre conviction commune d'un changement positif », expliquent les organisateurs.
Carte de la pollution lumineuse. Source : Globe at Night
Il est facile de mesurer soi-même la pollution grâce au projet Globe at Night, qui surveille la pollution lumineuse dans le monde sans télescope. Il suffit d'observer le ciel et de compter le nombre d'étoiles visibles. Des personnes de 180 pays à travers le monde ont effectué plus de 200 000 mesures au cours des 14 dernières années, et les données sont accessibles gratuitement sur une carte interactive .