par Andreas Ristache | Contributeur du public

Lors des élections de juin 2024, Nicu Ștefănuță a obtenu un siège au Parlement européen avec une marge de 0,8 % au-dessus du seuil électoral , devenant ainsi le premier député européen indépendant de Roumanie.

20 % des jeunes de 18 à 34 ans ont participé au vote, dont 7,86 % de 18 à 24 ans, la plupart étant des primo-votants, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux élections précédentes, qui avaient enregistré une participation des jeunes historiquement faible. Grâce à une plateforme ciblant les jeunes et portée par les médias sociaux, Nicu Ștefănuță a abordé, à travers sa campagne en ligne, des questions clés qui comptent pour les jeunes, telles que la santé mentale, l'éducation politique et la transparence dans la prise de décision. Convaincu que la participation des jeunes est cruciale pour l'avenir de la politique, il a bâti une communauté active, gagnant la confiance de jeunes qui se sentent souvent exclus de la sphère politique.

« Les partis choisissent leurs candidats à huis clos »

Nicu Ștefănuță : Le système ne permet pas la participation informelle, ce qui le rend peu attrayant pour eux. Les lois des partis stipulent que la plupart des candidats politiques sont sélectionnés à huis clos, les décisions étant prises sur papier plutôt que par des processus ouverts et fondés sur le mérite. Les jeunes, qui ont tendance à avoir plus de principes, sont rebutés par de telles pratiques.

De plus, les seuils sont extrêmement élevés : il faut dépasser des pourcentages très élevés – 100 000 signatures, 5 % des voix en tant que parti (en Roumanie, aux élections européennes, un candidat indépendant doit réunir 100 000 signatures sur papier et dépasser le seuil de 3 % – EN). Ce sont des obstacles considérables. Ces défis découragent encore davantage les jeunes de s’engager dans le système.

De nombreux jeunes ont le sentiment que la politique ne reflète pas leur réalité ni ne répond à leurs besoins. Accroître la participation des jeunes aux élections ne se limite pas à l'organisation de journées de vote ; cela dépend de la manière dont les responsables politiques et les institutions interagissent avec eux. Nombre d'entre eux ont le sentiment que les décisions cruciales qui les affectent sont prises sans leur avis, ce qui engendre un sentiment d'aliénation.

Encourager la participation des jeunes : au-delà du simple vote

Journaliste : Quelles mesures devraient être mises en œuvre pour augmenter la participation électorale des jeunes ?

Nicu Ștefănuță : « Je ne me concentre pas uniquement sur la participation électorale, mais aussi sur un engagement constructif. Ce que j'ai apprécié chez Generatia Egalitate (#generatiaegalitate) , la communauté que j'ai créée autour des élections et des valeurs que je défends, c'est qu'elle offrait à chacun un moyen informel de s'impliquer. Ce type de participation ouverte est essentiel. »

Il note également que d'autres politiciens, comme Simion et Mme Șoșoacă , ont gagné en popularité grâce à leur communication directe et accessible, qui trouve un écho auprès des jeunes électeurs. « Les gens les perçoivent comme plus honnêtes, car ils parlent franchement : ce que vous voyez est ce que vous obtenez. »

Le rôle de l'Union européenne dans l'engagement des jeunes électeurs

Journaliste : Comment l’Union européenne peut-elle aider les États membres à encourager les jeunes à s’engager en politique ?

Nicu Ștefănuță : « L'UE organise diverses campagnes et concours pour encourager le vote, mais je pense qu'elle devrait en faire encore plus tout au long de son mandat, et pas seulement en période électorale. Je prévois de discuter avec le directeur de la communication du Parlement européen de la possibilité de lancer davantage d'initiatives pour encourager les jeunes à voter. »

Journaliste : Beaucoup de jeunes manquent de connaissances sur les institutions européennes. Pensez-vous qu’ils comprennent l’impact des décisions de haut niveau sur leur vie ?

Nicu Ștefănuță : « Non, ils ne sont pas bien informés. Cependant, ils sont plus ouverts à l'UE car ils ont grandi dans un monde interconnecté où l'information circule librement au-delà des frontières. TikTok et Instagram n'ont pas de frontières nationales : les jeunes consomment des contenus du monde entier et s'informent donc plus rapidement. Mais les institutions européennes leur semblent encore distantes et inaccessibles. »

Il souligne que des efforts ont été déployés pour combler ce manque. « Le Parlement européen accueille favorablement les visites spontanées. Les jeunes touristes et les participants à des programmes comme DiscoverEU nous rendent régulièrement visite. Ils frappent à notre porte, nous contactent et nous veillons à les accueillir chaleureusement. »

Le rôle des médias sociaux dans la mobilisation des jeunes électeurs

Journaliste : Vous avez mentionné les réseaux sociaux. Quelle est leur importance pour mobiliser les jeunes ?

Nicu Ștefănuță : « C'est absolument crucial, car c'est leur principale source d'information. J'ai diffusé de nombreuses publicités Instagram expliquant, étape par étape, comment télécharger et signer des pétitions, où voter et comment gérer la logistique électorale. Beaucoup de sites web officiels ne sont pas conviviaux ; le jour du scrutin, les gens se demandent : "Que faire ? Où aller ?" J'ai donc veillé à fournir des liens clairs et accessibles pour les aider. »

À propos de l'auteur

Andreas Ristache est étudiant à la Faculté de journalisme et de communication de l'Université de Bucarest. Il a réalisé cet entretien dans le cadre de ses études à l'université ; le texte a été rédigé par Manuela Preoteasa. Une version roumaine de cet article est disponible sur Pagina de scris .

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