La perspective européenne : Homo Digitalis
La proposition danoise a été perçue comme innovante et ambitieuse, suscitant à la fois enthousiasme et scepticisme. Comme l'explique Lefteris Helioudakis, avocat spécialisé dans les nouvelles technologies et directeur exécutif d' Homo Digitalis , « à première vue, la proposition apparaît comme une solution de contournement discutable. Le droit d'auteur fonctionne comme un contrat social : le créateur d'une œuvre originale apporte une contribution à la société, et en retour, la société lui accorde des droits exclusifs. Étendre cette logique aux informations biométriques est contraire aux principes fondamentaux du droit de la propriété intellectuelle. » Par conséquent, la nouvelle loi ambitieuse du Danemark établit un précédent fondé sur le concept d'identité plutôt que de création, un concept sans précédent.
Homo Digitalis souligne également que le cadre juridique européen existait déjà, depuis la directive 1385/2024, qui criminalise l'utilisation de deepfakes dans des contextes sensibles, jusqu'à la loi sur les services numériques (DSA), qui prévoit des règles sur les contenus illicites et la responsabilité des plateformes. « Ces règles de légalité sont en réalité édictées par les parlements nationaux des États membres de l'UE. Ainsi, le Danemark aurait pu envisager d'autres dispositions concernant les données personnelles, la désinformation et la diffamation pour lutter contre ce type d'utilisation de deepfakes, mais il ne l'a pas fait. » Pour aller plus loin, et critiquer l'« innovation » de l'action danoise, de telles initiatives nationales unilatérales peuvent attirer l'attention des médias, mais elles ne s'attaquent pas à la racine du problème.