L'architecture juridique de la prohibition
En 2025, le gouvernement hongrois ne s'est pas contenté d'interdire une manifestation ; il a développé tout un arsenal juridique pour annihiler le droit de la communauté LGBTQI+ à exister en public. L'amendement constitutionnel adopté en avril interdit les événements publics qui « violent les droits des enfants », étouffant ainsi toute tentative de visibilité ou de plaidoyer politique des groupes LGBTQIA+. Parallèlement, l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale (FRT) a été institutionnalisée comme outil d'identification et de ciblage des citoyens participant à des rassemblements illégaux tels que la Budapest Pride, avec des amendes pouvant atteindre 200 000 forints (environ 546 $) par participation, des recettes qui devraient être reversées au mécanisme public de « protection de l'enfance » (7) ; (4) ;
Au-delà du caractère autoritaire de cette législation, elle est également profondément stigmatisante, comme l’a déclaré Amnesty International Grèce à European Youth Press :
« La récente loi anti-Pride est la dernière d'une série de mesures qui ciblent et stigmatisent les individus et les groupes de la communauté LGBTQI+ et tentent de leur retirer des droits pour lesquels les personnes LGBTQI+ se sont battues […] Il est vital que les autorités hongroises n'imposent pas de restrictions injustifiées ni d'interdiction préventive de la Pride de Budapest… »
Malgré les proclamations sur la « protection des enfants », la loi fait partie intégrante d'une stratégie plus large visant à criminaliser la dissidence publique. Orbán lui-même, dans un discours en février dernier, a annoncé l'interdiction, tandis que le Fidesz au pouvoir (le parti populiste de droite au pouvoir en Hongrie, dirigé par Viktor Orbán, connu pour son programme nationaliste, socialement conservateur et autoritaire) a promulgué en quelques jours la suspension de la citoyenneté pour les binationaux considérés comme une « menace » pour la souveraineté nationale. Cet amendement est le 15e consécutif depuis 2011, lorsqu'Orbán a réécrit la constitution hongroise comme il l'entendait (7) ; (1) ; (8) .
Plutôt qu’un cadre juridique neutre, la Hongrie construit une vitrine constitutionnelle d’exclusion : où le genre est défini uniquement comme « masculin » et « féminin », et le droit de se réunir dépend de la bénédiction du gouvernement (7) ; (3) .